08/08/2015
RIEN D’IMPORTANT
Je ne désire pas être profond
je voudrais simplement écrire des idioties
pour les dire en public
J’écris pour les têtes en l’air
dont la cervelle
est restée accrochée à un portemanteau
avec ou sans la casquette
Rien n’est plus agréable
que de dire ses poèmes à de simples gens
tels que vous mes amis
sans exigence d’aucune sorte
Vous êtes gentils
Je ne voudrais ennuyer personne
Vous trouverez ci-joint
un trou
un simple trou
Avec une petite lumière
Il n’y a rien d’autre.
Alfonso Jimenez, « On ignore l’heure du train », éd. Gros Textes
08:55 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfonso jimenez, on ignore l’heure du train, gros textes, éditions gros textes
04/08/2015
UNE POMME ET DES POIRES
Perdre son ego ne signifie pas perdre sa vie, rassurez-vous, braves gens.
N’avoir plus d’ego n’entraîne pas inexorablement qu’on vous piétine la gueule, croyez-moi sur parole.
Des individus venus d’Orient, les bouddhistes, affirment que l’ego n’est rien du tout, du pipi de chat…
Ils sont dangereux… Si on les prend au sérieux, on est dans la merde… D’ailleurs, ils ont un défaut, ils ont des yeux bridés…
Si vous me dites que vous étudiez Spinoza, Kant , Hegel ou Heidegger, c’est bien, c’est sérieux, nous sommes entre nous, mais si vous me parlez de bouddhisme, laissez-moi rigoler…
C’est une simple mode, qui passera comme toutes les modes…
Nous avons une pomme et nous en sommes fiers, notre but est de la faire reluire, elle est inoxydable, c’est du béton, elle va devenir imputrescible, admirable et célèbre, nous réussirons, elle brillera jusqu’à la nuit des temps…
Voici un très beau poème descendu d’une étoile, Véga…
C’est un poème de ma pomme…
Alfonso Jimenez, « On ignore l’heure du train », éd. Gros textes
08:53 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfonso jimenez, on ignore l’heure du train, gros textes
19/11/2012
Les trous d’homme
« Je me souviens des trous d’homme (tranchée individuelle creusée par un fantassin afin de s’y protéger) qu’on trouvait après guerre – je parle d’après 1945–, nombreux encore dans divers coins de campagne et le long des rivages où ils ont peu à peu été comblés devenant rares, invisibles ou illisibles pour les générations plus récentes à qui ces vestiges paraissent aussi lointains que les pistes ou camps romains ou gaulois. »
Daniel Biga, « Arrêts facultatifs », éd. Gros Textes (2001)
07:12 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biga, daniel biga, arrêts facultatifs, gros textes, éditions gros textes